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Quelles sont les courses de voile les plus prestigieuses ? Par Frédéric-Pierre Vos

Résultats de la Transat Jacques Vabre 2019

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La voile sportive est une discipline exigeante qui réunit plusieurs catégories de courses nautiques. On retrouve par exemple : les régates, qui se déroulent dans un espace et un temps limité ; les courses au large, dans lesquelles les bateaux doivent naviguer d’un point A à un point B en solitaire ou en équipe et les courses à étapes où chaque étape se déroule dans un lieu différent. Ces courses sont l’occasion d’assister aux exploits impressionnants des équipages et des skippers. Parmi la multitude de courses, certaines sont plus prestigieuses que d’autres, de par leur difficulté ou leur ancienneté. Frédéric-Pierre Vos, fondateur du cabinet d’avocats LVI et passionné de voile sportive, nous fait découvrir les courses de voile les plus prestigieuses de l’histoire.

Le Vendée Globe

Créé en 1989, le Vendée Globe est l’une des courses nautiques les plus difficiles du monde. Elle a lieu tous les 4 ans. C’est une course en solitaire, sans escale et sans assistance. Elle consiste en un tour du monde dont le départ et l’arrivée à lieu au Sables-d’Olonne (la distance parcourue est de 24 000 miles). La course se déroule sur 80 jours et le but ultime est de déjà terminer cette épreuve.
Le Vendée Globe, c’est un peu l’Everest de la voile. Plus de quarante mille kilomètres autour du monde en solitaire et sans escale. La course est donc tout sauf une partie de plaisir.

En partant des Sables-d’Olonne, les participants doivent se méfier des pièges du Golfe de Gascogne avec ses tempêtes, son trafic maritime, ses chalutiers. Une fois dans l’Atlantique, ils doivent mettre le cap au sud pour attraper les Alizés, des vents intertropicaux qui soufflent d’est en ouest. L’objectif est de franchir l’équateur. Ce n’est pas une mince affaire car c’est ici qu’attend le cauchemar de tous les navigateurs : le Pot au Noir. Dans cette zone, où convergent les vents et où règne une humidité tropicale, tout peut arriver : orages violents, pluies diluviennes, vents variables allant d’une violence inouïe jusqu’au calme le plus plat. Aujourd’hui, les skippers n’ont pas trop de mal à s’en sortir car les fichiers météos ont vraiment progressé mais pendant longtemps, c’était vraiment compliqué.

Une fois le Pot au Noir franchi, le casse-tête se poursuit. Les skippers doivent maintenant contourner l’anticyclone de Sainte Hélène pour profiter des vents portants et atteindre l’océan Indien.

A partir de là, le tour du monde prend réellement tout son sens puisque les navigateurs vont contourner l’Antarctique. Avec l’entrée dans les quarantièmes rugissants, les marins peuvent compter sur des vagues et des vents puissants qui ne rencontrent plus aucun continent pour les ralentir. Ils traversent alors l’océan Indien et l’océan Pacifique en laissant sur leur gauche trois caps mythiques : le cap de Bonne Espérance, le cap Leeuwin et le célèbre cap Horn.

Passé ce fameux cap, on pourrait penser que c’est terminé. Eh bien non. La fatigue se fait de plus en plus sentir, la vigilance baisse et le bateau est éprouvé.

Enfin, il reste à franchir une nouvelle fois le Pot au Noir et à contourner l’anticyclone des Açores pour finir porté par les vents d’ouest jusqu’aux Sables-d’Olonne.

La Route du Rhum

Créée en 1978, la Route du Rhum est une traversée de l’Atlantique en solitaire également sans assistance et sans escale. La Route du Rhum est une des courses de voiliers les plus populaires en France. Plus de 100 bateaux sont alignés sur la ligne de départ. Cette course a quelque chose de spécial, car elle a déjà été gagnée par deux femmes : Florence Arthaud en 1990 et Ellen Mac Arthur en 2002.

Frédéric-Pierre Vos nous explique le parcours et les spécificités de cette course mythique. La route du rhum est l’une des courses transatlantiques les plus rapides, c’est un sprint de 3542 milles pour relier Saint-Malo à Pointe à Pitre, aux Antilles, après avoir contourné la Guadeloupe par le nord. Pour battre le record de l’épreuve, les skippers devront trouver le meilleur compromis entre la route directe et celle des Alizés, une route plus longue et plus au sud, mais qui offre le maximum de vents portants, les fameuses Alizées.

Cette course est ouverte à tout type de bateaux, y compris les gros trimarans. Voici les principales catégories de bateaux engagés pour la Route du Rhum :

Tout d’abord, la classe Ultim, les géants des mers. Ce sont des trimarans de 24 à 32 m de long maximum. Ces embarcations de pointe peuvent atteindre des pointes de vitesse de 45 nœuds soit près de 80 kilomètres par heure.
En dessous, la classe Multi 50. Ce sont aussi des trimarans, mais beaucoup plus petits de 50 pieds maximum, soit 15,24 mètres. Deux fois plus petits que les Ultim, ils sont aussi presque deux fois moins rapides.
Du côté des monocoques, la catégorie reine, c’est la classe IMOCA. Ce sont des voiliers de 60 pieds, soit 18,28 mètres maximum. C’est l’une des classes de bateaux les plus innovantes. Ces monocoques sont capables de dépasser facilement les 30 nœuds soit 55 kilomètres par heure.
Enfin, la classe Mono40 se compose de plus petits monocoques de 40 pieds maximum (12,19 mètres). C’est l’une des classes les plus représentées dans les courses.

La Volvo Ocean Race

Créée en 1973, la Volvo Ocean Race est le plus long tour du monde (40 000 miles) et l’une des courses de voiliers les plus dangereuses. Elle se déroule en équipe et par étapes qui changent à chaque édition. La fréquence des courses n’est pas constante mais en général elles se tiennent tous les 3, 4 ans. Elle est réservée aux monocoques.

A l’origine, elle portait le nom de Whitbread Round The World Race, en l’honneur de l’entreprise britannique Whitbread qui était chargée de l’organisation. Sept éditions plus tard, elle fut rebaptisée Volvo Ocean Race en 2002, tout simple, car le constructeur automobile est devenu le premier sponsor de la course.

Pour information Frédéric-Pierre Vos nous indique que la dernière édition 2017-2018 a été remportée par le Français Charles Caudrelier pour l’équipe Dongfeng Race Team (Chine).

La Coupe de l’America

La première édition de la Coupe de l’America a eu lieu en 1851, c’est donc la plus ancienne course nautique encore disputée aujourd’hui. Elle se déroule sur plusieurs étapes qui changent à toutes les éditions. La fréquence des courses n’a jamais été constante mais depuis les années 2000, elles ont lieu tous les 3, 4 ans. Frédéric-Pierre Vos nous en parle plus en détails ici.
Plus vieux trophée sportif au monde, c’est une compétition entre nations, plus précisément entre yacht-club de chaque nation, qui a vu le jour en 1851 en Angleterre. La première édition est remportée par la goélette America et donnera son nom à la course.

Depuis les Américains ont conservé le trophée pendant 132 ans. Ils l’ont perdue face aux Australiens en 1983, qu’ils l’ont à leur tour perdu face aux Américains en 1987. Puis, en 1995, la Nouvelle Zélande ravit la coupe et la conserve pendant une édition avant de la perdre face aux Suisses qui l’ont conservée pendant deux éditions avant de la perdre en 2010 face aux américains qui la détiennent depuis.
La France a participé onze fois cette compétition technologique et humaine de 1970 à 2007. C’est d’ailleurs le seul pays, avec les États-Unis, à avoir disputé toutes les éditions de la coupe de l’America. Il y a tout d’abord eu France avec le Baron Bich puis France 2 et 3. En 1987, French Kiss parvient à se hisser en demi-finales des phases éliminatoires des challengers, cela reste encore aujourd’hui la meilleure performance française sur la coupe de l’America.

Ont suivi, ensuite, Ville de Paris (1992), France 2/3 (1995), 6ème sens (2000), Défi Areva (2003), Areva Challenge (2007) et pour la 35ème édition datant de 2017, Groupama Team France. Cette édition s’est d’ailleurs aux Bermudes.

Bien entendu, il reste de nombreuses aux courses de voile prestigieuse comme la Solitaire du Figaro, la Transat Jacques-Vabre ou encore la Fastnet Race. Frédéric-Pierre Vos nous en parlera dans de prochaines publications.