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Manger sur un bateau de course, ce n’est pas comme à la maison. En effet, pour que l’embarcation soit la plus légère possible, les skippers se nourrissent de produits lyophilisés. Un plat très léger et facile à préparer. Frédéric-Pierre Vos, avocat d’affaires passionné par la voile sportive, nous explique comment se passe l’alimentation des skippers à bord.

Les aliments lyophilisés, qu’est-ce que c’est ?

Comme mentionné en introduction, les navigateurs se sustentent principalement de produits lyophilisés. Le principe est d’extraire l’eau contenue dans un aliment afin de l’alléger et de le conserver plus longtemps. Pour cela, on commence par surgeler l’aliment, entre -20 et -80 °C. L’eau se transforme alors en glace, puis, on le place sous vide et on le réchauffe. Sous vide, la glace ne fond pas. Elle se transforme directement en vapeur, on dit qu’elle se sublime. C’est de cette manière que l’eau s’échappe de l’aliment. A la fin du processus 95 % de l’eau contenue dans le plat est extraite. Pour le consommer, il suffit tout simplement d’ajouter de l’eau chaude.

Faire la cuisine à bord

Pour préparer leur repas, les skippers fabrique de l’eau douce grâce à un dessalinisateur qui enlève le sel contenu dans l’eau de mer. Une fois l’eau mise dans un récipient, les navigateurs le placent sur un réchaud qui suit la gîte du bateau. Ainsi, même dans des conditions difficiles, ils peuvent se faire à manger.

Une fois l’eau chaude, les skippers ouvrent leur sachet de nourriture lyophilisée et y verse l’eau pour confectionner leur plat. Ce n’est pas de la grande cuisine mais cela apporte assez de calories à ces sportifs.

Si en moyenne les besoins énergétiques d’une femme sont compris entre 1800 et 2000 kcal par jour et ceux d’un homme entre 2000 et 2500 kcal, ceux des skippeuses et des skippers sont beaucoup plus importants et dépendent aussi des régions traversées. Par exemple dans les mers du sud proche de l’Antarctique, en plus des efforts fournis pour piloter le voilier, les sportifs doivent résister au froid polaire. Ils doivent donc consommer environ 5000 kcal par jour. Tartiflette et hachis parmentier sont au menu.

A l’inverse, au large du Brésil ou sous les tropiques, les skippers transpirent beaucoup plus. Leurs besoins énergétiques sont donc moindres : environ 3500 kcal par jour. Au menu, des plats plutôt froids, liquides et riches en sel pour compenser la transpiration.

Enfin, avant chaque course, les navigateurs travaillent avec des nutritionnistes pour calculer combien de calories ils auront besoin pour toute la durée de l’épreuve. Ce qui est très important pour prétendre à la victoire.